COMITE DE QUARTIER ANNECY-NOVEL-TEPPES

Il était une fois... la MJC de Novel

 Article publié originellement dans le blog "AnnecyNovelPlaceAnnapurna" et repris avec l'autorisation d'Elisa.

 

 

Texte écrit par Daniel Sonzini à l’occasion des quarante ans le la MJC de NOVEL

Je me souviens…

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Nous sommes en 2007, comment parler aujourd’hui de l’ouverture de la M.J.C. en 1967 ?

 

La plupart d’entre vous étaient très jeunes, certains pas encore nés, beaucoup ne vivaient pas à Annecy à l’époque.

 

En 1967, seule la partie sud du quartier était construite, avec des immeubles non achevés. On l’appelait la ZUP (Zone Urbaine Prioritaire). C’était je crois la seconde édifiée en France, voulue par un maire visionnaire : Charles Bosson.

 

Le terrain militaire occupait la partie centrale, seuls quelques immeubles étaient édifiés au nord. L’église était construite. Le centre commercial ouvrait ses portes.

 

La ville, qui avait confié l’urbanisme de la ZUP à Maurice Novarina, avait voulu que soit prévu un équipement socioculturel de quartier, à côté des écoles, du foyer de personnes âgées, du centre médico-social.

 

La gestion et l’animation de l’équipement avait été confiée à une association, âgée de six ans, la Maison des Jeunes et de la Culture d’Annecy-Novel.

 

Je suis arrivé, avec femme et enfant, en octobre 1966, la M.JC  était en construction, et ses locaux alors se limitaient à un baraquement en bois, chauffé par un mauvais poêle à mazout. Donc l’équipement était particulièrement spartiate. La maison devrait ouvrir en février 1967 et se révéler dès son ouverture, comme un équipement très ouvert sur le quartier, puis sur la ville : une véritable maison pour tous : enfants, adolescents, adultes.

 

Comment parler de cette ouverture aujourd’hui ?

Comment parler du quartier ?

Comment parler de la transformation de la ville ?

 

Je me bornerai à quelques souvenirs qui ne vaudront que pour quelques anciens… (en tentant d’éviter le discours d’ancien combattant)

 

Je me souviens :

 

  • de l’accueil du président Patel et de son épouse Simone, de Lyet, de Bourgeaux, de Marie-Claude et des autres,
  • de Charles Bosson m’expliquant l’importance d’un nouveau quartier pour la ville en matière de développement et de la place de la M.JC 
  • d’André Fumex, adjoint à la jeunesse, de Pierre Jacquier, d’André Terrier, conseiller municipal, commerçant au coin du centre commercial, ancien compagnon de Gabriel Monnet…
  • de Marc Malet, alors délégué régional des M.JC , de ses conseils de prudence quant à l’ouverture de la maison ?
  • de l’étonnant climat de confiance et d’ouverture de tous, bénévoles, élus, acteurs sociaux, enseignants du quartier.

 

Je me souviens :

  • du quartier qui s’ouvrait, en recherche de son identité, avec ses famillesde jeunes couples avec enfants. Du caractère un peu « pionnier » de leur installation dans ce quartier qui à l’époque était encore perçu – par certains – de façon péjorative ?
  • des animateurs et animatrices de la M.JC , des quelques anciens, des nouveaux qui venaient proposer leurs services, souvent bénévolement, pour participer à l’ouverture. Vous m’ excuserez de ne pas les citer…

 

Je me souviens

  • de l’ouverture de la maison, de l’explosion du nombre des adhérents (nous avions enregistré 1200 puis 1500 adhérents en quelques semaines), des activités soit pour les enfants soit pour les adultes,
  • de l’accueil des jeunes du quartier dans un foyer trop étroit,
  • des jeunes du Logis, foyer de semi-liberté, situé alors à une centaine de mètres de la M.JC .

 

Je me souviens

  • des premières collaborations avec la M.JC  des Marquisats avec une quinzaine canadienne,
  • des premiers cycles culturels, organisés avec Yves Mairot, et avec la Maison de la Culture de Thonon,
  • du ciné-club avec Christian Carrier et d’autres,
  • des premiers spectacles de chanson, de théâtre…

Au cours des cinq années qui suivirent, la MJC se trouva impliquée dans les mutations de la vie sociale et culturelle de la ville.

 

Je me souviens

  • de mai 1968, où la M.JC  s’est transformée en forum de discussion entre les acteurs de la vie socioculturelle locale,
  • de la transformation progressive du journal de la M.JC  en journal inter-associations avec ce sous-titre « pour une action culturelle » (citer Michel Amoudry) Démarche qui allait conduire à la création d’Annecy Action Culturelle » préfiguration lointaine de Bonlieu, sous l’égide de la M.JC ,
  • de la conception et de la réalisation d’une annexe dans la partie nord du quartier : la maison de l’enfance, avec Jacques Levy architecte,
  • des rencontres avec des artistes : Gilles Vigneault, Catherine Sauvage…
  • du théâtre pour l’enfance avec les 5000 élèves du primaire pour le « Roman de Renart » du Théâtre Populaire Romand, qui créera même une pièce ici même, quelques années plus tard,
  • d’autres compagnies, comme Benedetto, le Théâtre Populaire Jurassien, mais surtout le Théâtre d’Essai Kersaki où un certain Alain Françon, alors étudiant à St-Etienne, présentait ses premiers spectacles : Obaldia, Ionesco…

 

Puis plus tard, ici même, la création du « Procès de Burgos », premier spectacle du Théâtre Eclaté.

Mais des échecs aussi, comme ce projet d’implanter une « comédie de Savoie » avec la Maison de la Culture de Thonon, échec dû à la fermeture de la M.C. à la suite des évènements de l968

Je pourrais sans doute vous parler pendant très longtemps des cinq années que j’ai eu la chance de passer dans cette maison avant d’être détaché pour la création d’une structure improbable « Annecy Action Culturelle »

 

Je voudrais simplement tenter de vous faire partager l’hommage que l’on doit aujourd’hui à ceux qui ont permis l’implantation et le rayonnement de cette maison.

En premier lieu, les militants, en particulier Pierre Patel, auquel j’associe son épouse Simone, et tous ceux que je ne saurais citer. Certains ont pris des responsabilités diverses : locales, régionales (Marie-Claude, Michel…)

Les élus de cette ville, dont plusieurs ont disparu – et que j’ai évoqué tout à l’heure (ajouter Métait, cellier…)

Les équipes qui se sont succédées. Pour les directeurs je citerai Jean-Pierre Vuillaumet, hélas décédé, Michel Krekelbergh, D. Ramponi, Lucien Mermet-Bouvier…

Les employées. Vous ne m’en voudrez pas de citer celles du tout début :

Françoise, Monique, Yvonne, Suzanne…

 

Personnellement, j’ai passé sans doute les plus belles années de ma vie professionnelle à Annecy, dans cette maison. Nulle nostalgie dans ces propos. J’ai eu la chance d’arriver à Annecy au moment où l’action de cette maison s’est inscrite dans le développement urbain, social, culturel et humain de l’époque.

Cela a été un travail d’équipe avec des militants bénévoles et professionnels associés sur des valeurs, celle de l’éducation populaire et citoyenne.

Ces valeurs sont toujours celles de la M.J.C. aujourd’hui.

 

 

 



02/10/2012

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